Le centre émetteur grandes ondes de RADIO PARIS
à Saint Rémy L'Honoré

L'émetteur de RADIO PARIS, construit sur le territoire de la commune de Saint Rémy l'Honoré, en Seine et Oise, était exactement situé au lieudit "La Ferme de Châtillon", à une quarantaine de km au sud ouest de Paris. Le descriptif suivant provient d'un document des PTT datant de décembre 1933, année du rachat de la station à la Compagnie Française de Radiophonie (CFR). Les photos ont été prises en juin 1933.

La puissance antenne étant alors de 80 kW, il était prévu de la porter à 150 kW.

Les bâtiments :

au rez-de-chaussée :
- un hall d'entrée ;
- une cabine de transformation où aboutissent les câbles d'énergie et où sont installés les transformateurs servant à l'alimentation de l'émetteur et de ses auxiliaires ;
- une salle principale, servant également de dégagement, qui renferme les groupes de convertisseurs destinés à fournir le courant de chauffage des filaments des lampes de l'émetteur ;
- une salle contenant les pompes et appareils servant à la réfrigération des lampes, à circulation d'eau ;
- un atelier, un magasin, une chaufferie avec soute ;
- une salle renfermant l'émetteur de secours de 13 kW, constitué par l'émetteur installé auparavant à Clichy qui a été déplacé.

au premier étage :
- une salle principale, qui renferme : le redresseur produisant le courant continu à haute tension qui sert à alimenter les lampes principales de l'émetteur, l'émetteur avec son pupitre et le tableau des auxiliaires ;
- une salle de contrôle dans laquelle aboutit le câble téléphonique reliant la station aux studios parisiens
deux bureaux.

L'émetteur

Il est du type à modulation par déphasage, la puissance de l'onde porteuse antenne est de 80 kW. La fréquence est fixée par un quartz piézo-électrique maintenu à température constante à l'aide d'un thermostat.
Les circuits de petite puissance et les organes de modulation sont groupés dans un meuble, dit meuble de commande, qui se trouve séparé des autres étages de l'émetteur, dits étages de puissance.
Ces étages comprennent un premier étage d'amplification, en châssis équipé avec quatre triodes à circulation d'eau, suivi d'un deuxième et dernier étage d'amplification, équipé avec douze triodes à circulation d'eau, montées sur deux tourelles.
Les circuits oscillants et les circuits d'attaque d'antenne sont disposés à l'arrière de l'émetteur.
Devant l'émetteur, est placé un pupitre de commande et de contrôle qui porte tous les organes nécessaires à la mise en route automatique et à l'arrêt de la station.

L'alimentation en énergie

La station est alimentée par le réseau triphasé à 15 kV de l'Ouest-Lumière, soit par la sous-station de Puteaux, soit la par la sous-station du Pecq.
Les lignes aériennes aboutissent à un poste de sectionnnement placé à environ 1,3 km du bâtiment technique. Ce poste est relié à la station par deux câbles armés, chacun d'eux étant capable de porter la puissance totale nécessaire.
Ces deux câbles aboutissent à la cabine de transformation, située au rez-de-chaussée du bâtiment technique et passent en coupure dans un poste de transformation de 15 kW, placés dans le garage et destinés à l'éclairage des bâtiments du personnel.
La cabine de transformation comprend : des organes de sectionnement et de sécurité, un transformateur pour les services auxiliaires, un transformateur de réglage et un transformateur pour l'alimentation du redresseur haute tension.
Ce redresseur à vapeur de mercure, d'une puissance de 225 kW sous 12 kV est situé à l'étage, à côté de l'émetteur, ainsi que les inductances et capacités constituant le filtre placé sur le circuit de début du redresseur.
Au rez-de-chaussée du bâtiment se trouvent les groupes convertisseurs qui assurent le chauffage des filaments de toutes les lampes ainsi que l'alimentation des plaques des lampes des petits étages.

L'antenne

Elle est supportée par trois pylônes haubannés de 208 m de hauteur, disposés au sommet d'un triangle équilatéral de 315 m de côté.
La nappe d'antenne proprement dite a la forme d'un triangle équilatéral de 160 m de côté et la descente d'antenne, verticale, part du centre de la nappe et aboutit au voisinage immédiat du bâtiment.
Les caractéristiques principales de l'antenne sont :

Capacité : 6 nF
Longueur d'onde : 1600 mètres
Résistance : 13 Ohms
Hauteur effective : 140 mètres


Du fait de la résistance de rayonnement de l'antenne, la courbe de résonance n'est pas très aigue et l'on se trouve dans des conditions particulièrement favorables pour la transmission des diverses fréquences de la large bande modulée.
La prise de terre est réalisée par un réseau de fils et de bandes de cuivre enterrés, d'une longueur de 15 km environ.
Chaque pylône support d'antenne est constitué par une poutre à treillis, à section carrée de 2 m de côté. Il comporte six couronnes de haubans disposés dans les quatre plans diagonaux de la poutre carrée. Chacun des haubans des trois couronnes supérieures est isolé en deux points, situés : l'un au sommet et l'autre à la base du hauban.

Le câble de liaison

Le poste émetteur est relié à l'auditorium situé à Paris, 11 rue François 1er, par un câble pupinisé, spécialement étudié en vue de la transmission, sans distorsion, de toutes les fréquences comprises entre 30 Hz et 10 kHz. Ce câble possède trois paires de conducteurs affectés au service de la radiodiffusion et quatre paires pour le service téléphonique.

Le centre de retransmission de Coignières

Le centre de retransmission installé à Coignières (Seine et Oise) permet la réception pour diffusion sur l'antenne de Radio PARIS, des émissions d'un poste lointain.

Après la guerre....
Le décret 49-1214 du 3 septembre 1949 transfert les sites de Coignières et de Saint Rémy de la gestion des PTT à la Radiodiffusion Française (RDF), rétroactivement au 1er septembre 1939.

Saint Rémy L'Honoré en 2000

70 ans après l'installation du centre grandes ondes de Saint Rémy L'Honoré, le site ne comporte plus d'émetteur, mais sert toujours indirectement la radiodiffusion comme dépôt d'archives à TDF, L'INA et la SFP. Les pavillons sont toujours habités. En 1969, ils étaient répertoriés comme destinés à loger du personnel de l'ORTF.

La route qui mène à l'ancien site d'émission, balisée avec les logos de l'INA, de la SFP et de TDF.

Deux des trois pavillons à usage d'habitation
(déjà visibles en tête de page sur la photo de 1933)

Le dépôt d'archives

A traver les grilles du centre, un pylône en structure légère qui semble sans rapport avec ceux des années 30, à usage non-identifié.
Sert-il encore à quelque chose ?...