CHRONOLOGIE DES RADIOS FRANÇAISES EN ONDES LONGUES 1921-2000
La station de la tour Eiffel
La tour Eiffel a servi de support à l'émetteur télégraphique militaire dès le début du siècle et jusqu'aux années 20 où il deviendra une station de radiodiffusion mise à disposition des PTT. A cet effet, un émetteur d'un kW sera mis en fonction le 24 décembre 1921 (inauguré officiellement le 6 février 1922) sur la fréquence de 113 kHz (aujourd'hui hors des bandes affectées à la radiodiffusion). Des bulletins météo seront diffusés à partir de février 1922 ainsi que des concerts. Le 3 novembre 1925 se sera le premier journal parlé de la tour Eiffel.
Vers 1927/1928, la station change de fréquence et passe sur 208 kHz, la puissance étant portée à 13 kW.
La disparition
du poste de la tour Eiffel intervient au milieu des années 30 pour
deux raisons :
- d'une part, l'Etat rachète la station Radio Paris qui émet
sur grandes ondes
- d'autre part, le plan de fréquences de Prague de 1933 ne prévoit
qu'une fréquence grandes ondes attribuée à la France.
En avril 1935 la station passera sur les ondes moyennes 1456 KHz avec 5 kW
(20 kW en 1936), perdant de ce fait un grand nombre d'auditeurs.
De Radiola à France Inter
1921
Pendant ce temps, les deux compagnies privées la SFR et la CSF qui
viennent de construire une importante station destinées à des
émissions intercontinentales à Sainte Assise en Seine et Marne
diffusent une émission radiophonique expérimentale le 26 novembre
1921.
1922
Les deux sociétés obtiennent l'autorisation du gouvernement
d'installer le premier émetteur privé français à
Levallois-Perret sur 192 kHz avec 2 kW le 6 novembre 1922, toutefois ce site
avait commencé à diffuser ses premiers tests à partir
du 26 juin. Son nom : RADIOLA.
1923
Le gouvernement fait modifier la fréquence qui passera à 169
kHz.
1924
RADIOLA change de nom le 29 mars 1924 et devient RADIO PARIS. Elle
prend possession de ses nouvelles installations d'émission situées
désormais à Clichy avec un nouvel émetteur de 10 kW relié
à deux antennes d'une hauteur de 100 m. Par la suite la puissance sera
portée à 25 kW.
1925-1929
L'Union Internationale de Radiodiffusion fixe l'écart entre les émetteurs
à 10 kHz et attribue à la France une seule fréquence
en grandes ondes :172 kHz, le 29 novembre 1925.
Du côté émetteur la situation semble stable pour RADIO PARIS dont la fréquence semble varier entre 172 et 174 kHz selon la presse radiophonique de l'époque. Le 30 juin 1929 marque la mise en place du plan de fréquence de Prague qui fixe en Europe, en autres, l'écart de 9 kHz entre les émetteurs.
1931 1933 |
![]() L'émetteur de St Rémy L'Honoré (juin 1933) |
1934
Le plan de fréquence de Lucerne entré en application le 15 janvier,
fait passer la fréquence officielle de RADIO PARIS de 174 à
167 kHz, mais elle poursuivra ses émissions sur 182 kHz à partir
du 16 mars pour améliorer ses conditions d'écoute.
1939
L'émetteur de Saint Rémy l'Honoré est transféré
dans le Cher, à Allouis, où RADIO PARIS, appelé également
le POSTE NATIONAL, utilise ce nouveau centre d'émission qui est l'un
des plus puissants du monde avec 900 kW, comportant 4 pylônes de 250
m. L'ancien site restant utilisable pour servir de secours. Les premiers tests
d'Allouis dateraient de septembre 1938 pour un démarrage officiel en
octobre 1939.
1940
Fin mai, alors que les troupes allemandes ont envahi le Luxembourg et que
Radio Luxembourg s'est tue, le centre de Saint Rémy L'Honoré
reprend du service pour quelques jours avec un nouveau programme nommé
Radio Paris 2, émettant avec 40 kW sur la fréquence luxembourgeoise,
soit 232 kHz.
Radio Paris 2 diffuse un programme différent de celui d'Allouis comportant
une programmation artistique qui est aussi reprise par certaines stations
PTT du sud de la France. La Belgique profite de cet émetteur pour y
diffuser certains de ses programmes. La presse signale encore la station au
12 juin 1940 (les troupes allemandes entrent dans Paris le 14 juin).
Un des pylônes d'Allouis saboté par les Allemands en 1944 |
![]() |
1940-1944
Le 18 juin 1940, les émissions cessent. Elles reprennent le 7 juillet,
le site d'émission est sous contrôle allemand et le programme
en langue allemande est le Hohere Nachrichten Führer (HO.NA.FU). Seul
un des émetteurs de 450 kW est utilisé, l'autre sert à
brouiller les émissions de la BBC.
Le centre d'Allouis a subi
trois sabotages de la part de la résistance. Parmi ceux-ci on peut
citer celui du 10 mai 1942, dynamitage des haubans des antennes qui provoquera
la chute de deux des quatre pylônes (photo de droite) ; en mai 1943
un deuxième sabotage interviendra, non sur le site d'émission,
mais par le sectionnement du câble B.F. qui achemine la modulation en
provenance des studios de Paris, à quelque km d'Allouis.
A la libération en 1944, les Allemands qui occupaient le site, avant
de partir après l'annonce du débarquement, détruisirent
des éléments de la salle des émetteurs et l'alimentation
en énergie sans toucher aux pylônes. Quant à ces derniers,
ils seront bien abattus par la suite par d'autres troupes allemandes qui remontaient,
en renfort, vers la Normandie, afin que le site ne puisse plus servir.
1948
La fréquence 182 kHz ne restera pas inoccupée jusqu'en 1952
car dès le 1er juillet 1948, celle-ci sera utilisée, mais depuis
un émetteur de 20 kW situé à Strasbourg pour diffuser
le programme national. Il sera coupé lors de la remise en service de
l'émetteur grandes ondes d'Allouis.
1952
En octobre, remise en service d'Allouis après reconstruction, avec
le programme PARIS INTER sur un émetteur de 250 kW diffusant sur 164
kHz à l'aide d'un pylône de 309 m.
NAISSANCE DE PARIS INTER Les Américains, après la libération, installent dans les anciens locaux de RADIO 37, détruits en 1944, du matériel pour diffuser l'AFN (American Forces Network). L'émetteur diffuse sur 952 kHz avec 10 kW. Toutefois le temps d'antenne est partiellement partagé avec la RDF (Radiodiffusion française) pour diffuser LE CLUB D'ESSAI. Le 1er janvier 1947, l'AFN cesse ses émissions sur Paris et les matériels BF et HF installés par les Américains reviennent en totalité à la RDF. Il servira à diffuser, à partir du 16 février 1947 à un nouveau programme : PARIS INTER qui couvre la région parisienne. En décembre 1947 on note PARIS INTER sur 610 kHz, puis sur 593 kHz l'année suivante. En outre, si Allouis n'a pas repris en grandes ondes, PARIS INTER y est tout de même diffusée depuis ce site mais en ondes courtes sur 6200 kHz à partir du 15 décembre 1947. En 1951 la RDF devient la RTF (Radio Télévision Française) et PARIS INTER diffuse principalement des émissions musicales. Un deuxième émetteur ondes courtes sur 9550 kHz complètera le dispositif le 17 avril 1953, de 17 h à 0 h 15. |
1957
Un deuxième émetteur de 250 kW porte la puissance totale à
500 kW.
Le 29 décembre, PARIS INTER change de nom et devient FRANCE 1.
1963
En octobre, nouveau nom pour FRANCE 1 : RTF INTER en qui ne sera utilisé
que quelques mois pour prendre définitivement celui de FRANCE INTER
le 8 décembre.
1967
Un nouvel émetteur de 600 kW vient s'ajouter aux 2 de 250 kW, puissance
totale : 1,1 MW.
1973
Un nouveau pylône de 350 m est mis en service le 15 novembre. Quant
à l'ancien pylône de 308 m, il est réhaussé de
42 m. Il pèsent chacun 600 tonnes et reposent sur des isolateurs en
stéatite.
1974
En juillet une tempête avec rafales à plus de 100 km/h provoque
un arrêt total des émissions une matinée, de 5 h à
12h30, en sectionnant le feeder. Les émissions reprennent après
une réparation provisoire.
Un nouvel émetteur de 1 MW est mis en service, la puissance passe à
2,1 MW au mois d'octobre.
1977
La fréquence est modifiée de 164 à 163,84 kHz (voir "Les
ré-orientations").
1981
Le 2 avril, les deux émetteurs de 250 kW sont remplacés par
un seul émetteur de 1 MW, Allouis diffuse avec 2 MW, le 600 kW restant
en réserve en cas de défaillance de l'un des émetteurs
d'1 MW. Les frais de son installation, commandée en 1979, auront coûté
25 millions de F.
1986
Le 1er février le plan de fréquence de Genève prévoit
un abaissement de fréquence de 2 kHz pour les émetteurs grandes
ondes diffusant en-dessous de 200 kHz. FRANCE INTER passe de 163,84 kHz à
162 kHz.
72 ko.
2002
Une panne a provoqué
un arrêt des émissions durant près d'une heure trente,
le 17 juin, entre 19H50 et 21H13.
2017
Depuis le 1er
janvier 2017 arrêt de la diffusion de France Inter sur 162 kHz, pour
raisons économiques (coût 6 M€ annuels), à la demande
de Radio France. L'émetteur reste en fonction pour diffuser les signaux
horaires, à la demande du Gouvernement. Communiqué
de l'ANFR.
A partir du 21 février 2017 la maintenance de nuit qui avait lieu les mardis entre 1 et 5 H du matin est décalée le même jour de 8 à 12 H.
Le 14 mars 2017 un premier test de réduction de puissance ramène celle-ci à 1100 kW, un autre test à partir du 9 mai 2017 avec 800 kW sera abandonné pour défaut de couverture dans certaines zones. Communiqué de l'ANFR.